3-4. Féliciter un curé pédophile

Au cours de l'année 2002, le curé de la paroisse de l’Immaculée-Conception dans le Plateau-Mont-Royal à Montréal, Philippe de Maupeou, fit des attouchements sexuels à une fillette de 8 ans. Aujourd'hui, il est récipiendaire d'une bourse d'étude.

Alors qu’on remet habituellement des bourses pour féliciter une personne pour son travail ardu et son assiduité, Philippe de Maupeou s’est vu remettre une bourse par le diocèse de Montréal après avoir été condamné, en février dernier, pour pédophilie.

L’histoire se serait passée lors d’un séjour en camp de vacances avec des enfants de sa paroisse, en 2002. M. de Maupeou se serait retrouvé seul avec une fillette de 8 ans et en aurait profité pour caresser la vulve et les seins de la petite. Un comportement inconcevable pour un curé ! La mère a tout de suite fait une plainte à la police.

La sentence de monsieur? Une peine de 6 mois, purgée dans la communauté (alors qu’en France, la peine est de 7 ans en prison ferme). Durant les trois premiers mois, il devait rester chez lui sauf lors de célébrations religieuses et les heures de travail, ces trois mois passés, il devait demeurer dans sa maison de 21h à 6h.

Si vous pensez comme moi qu’il s’agit d’une sentence trop douce, c’est parce que le curé n’est pas un pédophile, ce serait plutôt «une erreur de comportement», selon le cardinal Turcotte.

«On l'a fait soigner, a-t-il dit à l'animateur Benoît Dutrizac sur les ondes de 98,5 FM. Il (l'abbé) a passé une période de plusieurs mois dans un institut spécialisé pour bien vérifier si c'est un pédophile ou si c'était une erreur de comportement. On sait que ce n'est pas un pédophile, la science actuelle nous le dit. Bon. Il a reçu sa sentence. Je peux même vous dire qu'il a fait sa sentence chez moi. Je l'ai pris à l'évêché, parce que nous, on essaie d'être charitables à l'endroit de ces gens-là.»

Philippe de Maupeou, auteur d'une agression sexuelle sur une fillette de 8 ans

Charitables, oui. Philippe de Maupeou ne pourra plus jamais donner de pastorale, donc le diocèse lui offre l'occasion d'aller étudier le droit cannonique à Ottawa, et ce, avec 20'000$ qui vient dui porte-feuille des fidèles. De quoi outrer les diocésains!

De Maupeou pourra ensuite accéder, grâce à ses études, à des postes administratifs. «Seulement une fraction des membres du clergé, moins de 10 %, ont un diplôme en droit canonique, qui permet d’occuper les plus hautes tâches administratives dans les diocèses, et notamment de présider les tribunaux religieux, dit Patrick Cogan, professeur à la faculté de droit canonique de l’Université Saint-Paul»

Voilà donc un prêtre choyé.

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